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Récit d’un projet
Le concours des 10 mots de la langue Française
Article mis en ligne le 30 mai 2009
dernière modification le 7 mai 2009

par Thibaud Hayette

Pour visionner le court-métrage Trans-Cadavre, cliquez ici.

Les objectifs didactiques :
- Développer le lexique des élèves et transgresser le langage
- Mener un travail de recherche approfondi
- Créer une structure narrative solide
- Partager ses connaissances

Les compétences B2I lycée :
- compétence 1.1 : Je sais choisir les services, matériels et logiciels adaptés à mes besoins.
- compétence 2.4 : Je valide, à partir de critères définis, les résultats qu’un traitement automatique me fournit (calcul, représentation graphique, correcteur...).
- compétence 4.1 : Je sais interroger les bases documentaires à ma disposition.
- compétence 5.3 : Je sais adapter le contenu des informations transmises aux lecteurs potentiels : niveau de langage, forme, contenu, taille, copies.

- Classe : Une 2nde BEP Travaux Publics de 17 élèves.
- Matériel : Une caméra numérique, un logiciel de mind-mapping (création de cartes heuristiques), un logiciel de montage de films (par exemple WIndows Movie Maker)
- Durée : 7 semaines (Travail de recherche lexicale, écriture d’un scénario, tournage du court-métrage, montage)

Déroulement

Dans le cadre du concours "Des mots pour dire demain" organisé par les ministères de la Culture et de l’Education Nationale, à l’occasion de la 14ème semaine de la langue française, la classe a mené un travail de recherche sur 10 mots imposés (ailleurs, capteur, Clair de Terre, clic, compatible, désirer, génome, pérenne, transformer, vision).Tous les ans, ces mots changent.

Nous venions de débuter en décembre 2008 une séquence sur le genre policier lorsque j’ai appris l’existence du concours. Les élèves ont tout de suite adhéré au projet mais tout en rejetant ma proposition d’un roman-photo qui mettrait en scène les 10 mots : ils voulaient absolument faire un court-métrage. J’ai accepté mais en imposant le film muet pour des contraintes techniques au départ : il est en effet difficile d’obtenir un enregistrement sonore de qualité avec une simple caméra numérique.

J’ai proposé une carte heuristique présentant une recherche que j’avais effectuée sur le mot "CLIC". Ainsi, je donnais le produit fini attendu pour les autres mots. Par groupe de deux, les élèves se sont répartis les 9 mots restants.
En salle réseau, je leur ai présenté différents outils de recherche lexicale (CNRTL, TLF et LITTRE) tout en leur rappelant également l’existence du CDI, riche en dictionnaires et autres encyclopédies. Nous avions également le site de la semaine de la langue française (www.semainelf.culture.fr) qui fournissait quelques éléments intéressants ainsi que quelques dépliants publiés à l’occasion.
Les élèves ont ensuite eu une semaine pour mener à bien leur recherche et pour présenter à l’ensemble de la classe, à l’oral, leur travail sous la forme d’une carte heuristique. Ils devaient également imaginer comment mettre en scène leur mot dans notre court-métrage muet, ce qui revenait à transgresser le langage d’une certaine manière, et proposer des pistes à leurs camarades. La décision s’est prise rapidement pour certains mots, d’autres sont restés en suspens jusqu’au moment du tournage.

En parallèle, l’écriture du scénario avançait. D’abord comme un rapide synopsis puis sous la forme d’une chronologie détaillée. Un groupe a également travaillé sur les personnages et leurs caractéristiques. L’histoire a été découpée en scènes et chaque partie minutieusement préparée : repérage des lieux, liste du matériel nécessaire, autorisations à obtenir, etc.

Est venu le temps du tournage : l’analyse en amont de The Bloody Olive a certainement influencé le choix du noir et blanc pour notre court-métrage. Les scènes ont été tournées selon les lieux et non selon la chronologie ce qui a permis de gagner du temps mais qui était plus complexe pour les détails. D’ailleurs, nous sommes tombés dans certains pièges (élève allant chez le coiffeur entre deux scènes, vêtements changés, gourmette portée alors qu’elle ne devait pas l’être, etc.)

L’apprentissage en classe des techniques cinématographiques de base a permis une réflexion de la part des élèves quand il a fallu tourner. Il s’agissait parfois de reproduire, comme les professionnels, un mouvement de caméra ou encore d’assumer un réel choix esthétique. Parfois j’ai guidé davantage les scènes mais pour l’essentiel, les élèves ont choisi la mise en espace et ce sont eux qui ont filmé l’intégralité des plans.

Le tournage a duré trois semaines et demi et le montage, réalisé par mes soins, s’est fait petit à petit. La bande-son devait être initialement préparée par un élève mais suite à des problèmes techniques, il n’a pu la produire. Je me suis rabattu sur des musiques d’ambiance, libres de droits.

Nous avons envoyé juste à temps notre production au jury du concours qui nous a attribué la seconde place au niveau national dans la catégorie lycée professionnel. Deux élèves de la classe ont été conviés à une cérémonie de remise des prix à l’Académie Française, le 16 mars 2009, en présence de Xavier Darcos.

Lors des journées portes-ouvertes du lycée, les élèves ont préparé des panneaux d’affichage avec leurs recherches lexicales sur les 10 mots. Nous avons également rédigé, lors de la semaine de la presse, un article dans Le Progrès pour relater cette expérience.