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Ecrire à partir des expressions de sens figuré

Rédiger en quatrième des textes narratifs et explicatifs brefs pour distinguer le sens propre du sens figuré. Explorer des sites internet et exploiter leurs données.

Article mis en ligne le 30 mai 2010
dernière modification le 12 juillet 2010

par Pierrick Guillot

Partant du constat que les élèves ont besoin d’enrichir leur vocabulaire et qu’ils apprécient l’histoire des mots, l’objectif premier était d’analyser le glissement du sens propre au sens figuré dans des expressions telles que "décrocher la lune" ou "voir la vie en rose" et d’en comprendre le sens métaphorique.

Phase initiale d’analyse

Cette phase d’analyse a été construite autour de trois activités :

 En salle informatique, la classe disposait d’une heure pour effectuer des recherches sur internet à l’aide de la fiche de travail rédigée par une collègue stagiaire en pratique accompagnée, Mlle Bonifay.

procédure 1ère séance en salle réseau

Les élèves ont consulté les sites expressio.fr, linternaute.com, wiktionary.org, les-expressions.com et mon-expression.info.

Les élèves étaient placés à deux par poste et le travail était réparti selon une approche thématique. Au sein du binôme, les élèves devaient alternativement manipuler l’outil informatique et prendre des notes.

 Une mise en commun des recherches a suivi afin de vérifier que les élèves parvenaient à établir une progression logique à l’oral en formulant l’explication d’une expression de sens figuré. Chaque élève interrogé disposait de deux minutes maximum pour faire comprendre une des expressions travaillées pendant l’activité de recherche. Le public devait prendre des notes et les élèves qui avaient réfléchi sur la même expression pouvaient compléter l’explication de leur camarade. Cette séance a duré une quarantaine de minutes.

 Une évaluation individuelle à l’écrit lors du cours suivant a permis de vérifier l’acquisition lexicale. Elle s’articulait autour de deux enjeux : l’élève avait-il appris le sens des expressions travaillées et connaissait-il le sens d’autres expressions considérées comme usuelles ?

Evaluation n°1

Bilan de la première phase

Les élèves ont constaté parfois les absences et les fantaisies explicatives de certains sites internet consultés, concluant ainsi à la nécessité de trouver des outils complémentaires. La classe a approfondi l’activité de recherche en se focalisant sur les expressions familières, voire vulgaires qu’ils emploient sans forcément en connaître le sens, comme par exemple "bête comme ses pieds".

A l’évidence, les élèves ont une curiosité sincère à l’égard des expressions de sens figuré ou métaphoriques et semblent privilégier celles qui s’inscrivent dans le registre comique soit par leur emploi, soit par leur origine, comme "avaler des couleuvres". Le travail d’écriture sera donc orienté dans cette optique.

La mise en commun à l’oral a souligné des difficultés pour établir une progression logique du sens propre au sens figuré : les élèves ne parvenaient pas toujours à faire le lien entre les deux ou alors ne se concentraient que sur le sens figuré. Les interventions du professeur ont tenté d’orienter la prise de notes et de parfaire les explications.

L’évaluation a été très tranchée : soit les élèves maitrisaient parfaitement les expressions proposées, soit ils se contentaient d’explications réduites au sens figuré, et quelquefois éloignées des véritables significations.

Phase de production écrite

L’exercice d’écriture a été précédé d’une remise en cause des outils utilisés précédemment. La classe a été confrontée à des exemples issus du Dictionnaire des idées reçues de G. FLAUBERT. Il était demandé aux élèves de consulter les usuels disponibles au C.D.I. afin de comparer la définition de Flaubert à celle d’un ouvrage scientifique.

du Dictionnaire des Idées Reçues

La classe a ainsi mieux compris le travail de Flaubert et certaines définitions compliquées à leurs yeux. Mais les élèves ont surtout mis en avant la synthèse lexicale effectuée par les dictionnaires. Les plus efficaces ont même fait un détour par les dictionnaires en ligne et ont mesuré l’intérêt du site larousse.fr, qui propose une navigation par onglet projetant les élèves vers une approche plus exhaustive du lexique.

A l’issue de cette première demi-heure de travail, le sujet de l’exercice d’écriture

Sujet d’expression écrite

a été distribué et expliqué à la classe. Les élèves ont commencé par choisir l’expression à partir de laquelle ils souhaitaient imaginer un texte narratif et explicatif comique. Puis ils se sont lancés dans l’écriture du brouillon. Les questions des élèves et les passages du professeur dans les rangs ont permis d’établir deux priorités : ne pas oublier l’importance du sens figuré au final et mettre en évidence l’organisation de l’explication à l’aide des connecteurs logiques.

Les brouillons ont été rendus lors du cours suivant qui était consacré à la production d’une "carte d’identité" de quelques mots choisis dans l’ouvrage de G. FLAUBERT présenté auparavant. Le mot était placé au centre d’une feuille et les élèves devaient trouver ses définitions, ses synonymes, ses homonymes, ses antonymes, les éventuels paronymes et les expressions l’employant. La production d’une carte heuristique à l’aide du logiciel Freemind a été proposée, de manière facultative et dans l’objectif d’obtenir une note bonus.

Carte heuristique du mot cochon

La classe s’est retrouvée en salle informatique pendant deux heures afin de conclure ce travail sur les expressions de sens figuré. Deux activités devaient être faites à l’issue de cette séance : une évaluation sur table et la mise en page de l’exercice d’écriture à l’aide du logiciel de traitement de textes. La classe a donc été partagée en deux : une moitié commençait l’activité informatique pendant que l’autre débutait l’évaluation.

Evaluation n° 2

Au bout de quarante cinq minutes, les élèves changeaient d’activité.

L’activité de mise en page de l’exercice d’écriture suivait le processus décrit ci-dessous :

 Utiliser un logiciel de traitement de texte pour rédiger le récit sous forme de fichier numérique.

 Découvrir le fonctionnement du correcteur intégré : comment faire confiance ?

Comparer les erreurs soulignées par le correcteur orthographique avec celles soulignées par le professeur : quels constats faites-vous ? (enregistrer version 1)

Utiliser la fonction « insertion - note » pour commenter les erreurs. (enregistrer version 2)

Réfléchir aux outils numériques complémentaires pour améliorer le récit.
Utiliser ces outils pour apporter des corrections. (enregistrer version 3)

 travail de prolongement : produire un support multimédia contenant le texte corrigé de la rédaction et des éléments multimédias (photos, vidéos, sons, musiques) illustrant l’expression choisie. Y donner accès par laclasse.com (lien ou pièce jointe).

Bilan de la phase de production écrite

Différentes versions des productions écrites sont présentées en pièces jointes.

Brouillon élève non corrigé
version2 travail moyen
version3 travail moyen
version3 travail réussi

Elles mettent en évidence deux difficultés majeures :

 Les élèves ne parviennent pas à faire le lien entre le sens propre et le sens figuré s’ils n’utilisent pas les connecteurs logiques (problème d’organisation du propos), alors même qu’ils peuvent avoir compris les deux sens et orienter leur texte vers le registre comique.

 Les erreurs repérées au niveau de l’expression écrite sont commentées sans trop de difficulté mais leur correction n’est pas toujours efficace alors que les élèves disposent de nombreux outils de correction (problème du choix de la règle d’orthographe à appliquer).

Cependant, cette phase a permis de mieux gérer l’hétérogénéité de la classe dans la mesure où les élèves les plus efficaces ont pu approfondir l’activité aussi bien au niveau de la forme (multimédia) que du contenu (amélioration de la visée comique), tandis que les élèves les plus en difficulté ont au minimum réussi à s’approprier une expression de sens figuré.

Bilan global

Cette séquence de travail a atteint un objectif : distinguer les notions de sens propre et de sens figuré. Le glissement de l’un à l’autre a été bien analysé mais a été plus difficilement utilisé dans le cadre de l’exercice d’écriture.

La mise en place et la révision des notions liées au réseau lexical d’un mot ont été facilitées par l’objectif fédérateur de la séquence.

De plus, la séquence a offert des outils d’évaluation des compétences et connaissances du socle commun :

 maîtrise de la langue française (rédiger un texte bref, cohérent... ; rendre compte à l’oral d’un travail individuel ; utiliser des outils)

 maîtrise des T.U.I.C. (faire preuve d’esprit critique... ; saisir et mettre en page un texte ; identifier, trier et évaluer des ressources).

En conclusion, on peut envisager une autre version du travail d’écriture, davantage guidée en faisant travailler tous les élèves sur une seule expression. Ce choix a conduit à un travail de remédiation concernant les élèves qui n’avaient pas atteint l’objectif de l’exercice d’écriture. Ils ont travaillé soit sur "voir la vie en rose", soit sur "être fleur bleue".